TRIUMPH chez les BELGES

Cette page est dédié à nos amis belges. C'est Claude Dubois, pilote officiel de l'écurie Triumph dans les années 50 qui a eu la gentillesse de la rédiger. Claude a et est toujours un inconditionnel de la TR et c'est avec sa TR3 qu'il roule pendant ses longs séjours dans le sud de la France. Note : Claude a couru au début sur sa TR2 personnel achetée en janvier 1955 chez Imperia à Nessonvaux en Belgique, cétait TS 3924 LN, avec le n° de moteur TS 3108 E. En outre elle était blanche, intérieur touge vinyl, elle avait des amortisseurs spéciaux Houdaille à l'arrière et la commande manuelle de l'Overdrive (faite par Imperia).Cette voiture vendue à Pénélope Grave est partie aux USA ... qu'est elle devenue?

La Belgique, "en raison" du déclin de son industrie automobile, est devenue le deuxième pays producteur (en fait assembleur) de TR. Bonne lecture G.G et TINTIN en TR3!!!

1- IMPERIA - NESSONVAUX (1946-1958)
Imperia est un vieux constructeur automobile belge qui a vu le jour en 1908, créé sur les restes de deux sociétés : Pieper, un fabricant d'armes et de Piedboeuf, un fabricant de cycles, de motos et de voitures.
L'usine est située dans une vallée étroite, le long d'une rivière "La Vesdre", au pied des Ardennes bleges, près de de la ville de Liège. La rumeur veut que la rivière soit devenu en 1958 le cimetière de nombreux moteurs à chemises humides (très mouillée, alors).
Imperia a produit avec succès des voitures de très haute qualité ainsi que des voitures de sport et de course appelées "Imperia-Abadal" dans les années 30.
Imperia était aussi associée à Minerva (La Rolls belge) et a absorbé les 3 autres constructeurs automobile belges à savoir Excelsior, Nagant et Metallurgique ainsi que le constructeur français .... Voisin! en 1928.
La production a cessé pendant les années de la guerre de 40 (réquision par les armées allemandes) mais a repris aussitôt en 1946.
La nouvelle équipe d'Impéria, dirigée par Mr Zurtrassen, réduit la production à une petite traction avant de sport qui était avant la guerre construite sous licence allemande (Adler modèle TA-8), mais cette fois avec un moteur français Hotchkiss.

Mais rapidement la direction a compris qu'avec une production de 100 voitures de 1946 à 1940, l'usine disparaitrait rapidement; aussi un accord fut signé avec Standard Triumph pour l'importation et distribution des voitures de Coventry; principalement les Standard 8 et 14.
En 1948, l'assemblage de la Vanguard (qui était déjà équipée du moteur de la future TR2, mais en 2.098 cc) commence et devient vite un succès avec une production de 10 voitures par jour.
De nombreuses variantes belges furent produites telles qu'une version diesel (déjà!), un convertible 4 places et une version commerciale.
Le succès de la Vanguard était grand en Belgique, cette voiture était bien ciblée, entre les petites et démodées anglaises et les grandes et assoifées américaines et devint très populaire.
Traditionnellement supportant les activités sportives depuis toujours, l'usine Impéria supporta la participation du représentant Standard Triump nommé Craet au Liège Rome Liège de 1951 (4.500 km), il finit à la 26ème place.
En 1952, le futur co-pilote de Claude Dubois, Robert Leidgens participa aussi avec une Vanguard avec Freddy Rousselle mais ils ont abandonné.
Comme dans la fameuse usine Fiat de Torino-Lingotto, un circuit d'essai a été construit sur le toit de l'usine de Nessonvaux pour les tests de tous les véhicules. Une partie du circuit d'essais existe toujours et est classé. (à quand Montlhéry?).
La qualité des voitures assemblées en Belgique était considérée comme étant meilleure que celle de Coventry, par exemple, tous les moteurs étaient testés au banc avant leur montage dans les voitures.
Imperia a aussi assembléà Nessonvaux la petite Triumph Mayflower, une mini Rolls, et beaucoup de pièces de cette voiture seront utilisées pour la TR2.

Usine Piedboeuf en 1910
Usine avec la piste complète sur le toit
L'usine aujourd'hui .... il reste un morceau de piste!
Michel Bedeur a écrit un livre très complet sur Impéria, les 2 photos de l'Usine sont extraites de son livre.
Les dernières années d'Impéria (1953 - 1958) ont vu l'assemblage de la TR2/TR3, la fabrication de 105 avec un hard top design Impéria (fabriqué pour et utilisé par Robert Leidgens et Freddy Rouselle pour le Liège Rome Liège, 15ème en 54 et 6ème en 55) et aussi la production d'une petite série de "Coupé Francorchamps", une TR avec toit fixe et fenêtres descendantes.
Les ingénieurs d'Impéria ont aussi conçu un overdrive manuel qui fournissait 8 vitesse avant et sans panne comme celui de Coventry avec l'interrupteur et le solénoide Lucas sujet à des pannes. Cette option fut très populaire et fut un "must" pour les rallyes.
2- Standard Triumph Belgique
Quand l'usine de Nessonvaux ferma ses portes en fin 57, la distribution belge fut temporairement assurée par John Lins d'Anvers.
Cependant, le 21 mars 1958, une nouvelle compagnie belge fut créée, la STANDARD TRIUMPH S.A à Bruxelles et en 1959 l'assemblage de la Triumph Herald eut lieu et fut sous-traitée à la société CIVA d'Anvers.
Pendant ce temps une usine fut construite à Malines, entre Anvers et Bruxelles.
Cette usine était supposé monter toutes les conduites à gauche pour le marché européen. La sous-traitance à CIVA fut arrêtée et en attendant la fin de la construction de l'usine quelques Herald convertibles et TR3 furent assemblées dans les locaux du distributeur John Lins à Anvers.
L'inauguration de l'usine de Malines eut lieu en août 1960.
L'usine a assemblé exclusivement des Triumph .... à l'exception de 92 jaguar!
Les voitures furent exportées en Europe et aux USA qui réclamaient même parfois d'avoir des Triumph assemblées en Belgique ... un témoignage de la qualité belge.
La production avec 435 ouvriers en 1968/69 a atteint un pic dépassant les 100 voitures par jour.
En 1971, la compagnie STANDARD TRIUMPH S.A devint Leyland-Triumph, puis British Leyland Belgium.
Une autre usine, celle de Seneffe fut achetée. L'usine de Malines fut fermée en 1975, en même temps que la fin de l'histoire de Triumph chez les Belges ..... sauf pour les nombreux collectionneurs belges (voir le reportage de Jabbeke)